9 janvier 2010 à 18:58
le terrorisme paralyse la CAN
Le terrorisme paralyse la CAN
La terreur a envahi la Coupe d'Afrique des Nations Orange depuis vendredi et l'attaque du bus de la sélection togolaise à l'entrée du territoire anglais. Cet acte terroriste a été revendiqué par la Flec, un groupe armé qui se bat depuis 35 ans pour l'indépendance de l'enclave pétrolifère du Cabinda, où six matches de poule doivent se dérouler.On sait en revanche depuis le début de la soirée que cet attentat a été revendiqué par un groupe "terroriste", selon les termes du gouvernement angolais, baptisé Front de libération de l'Etat du Cabinda (Flec). La province qui entoure la ville de Cabinda - où doivent se dérouler les matches du groupe B de la compétition entre le Togo, la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Burkina Faso - est une région stratégique, car productrice de pétrole. Coupée du reste du territoire national par une bande côtière dépendant de la République démocratique du Congo (RDC) voisine, l'enclave, située à l'extrême-nord du territoire, est également bordée par la République du Congo (Congo-Brazzaville). Depuis l'indépendance de l'Angola, qui a annexé le territoire en 1975, le Flec réclame l'indépendance du Cabinda et, bien qu'ayant abandonné la lutte armée en 2008, mène sur place une guérilla contre l'armée régulière angolaise.
"La paix n'existe pas en Angola"
"Le Flec n'existe plus, l'attaque vient d'individus qui veulent nous causer des problèmes", a pourtant tenté de corriger le ministre Bento Bembe, en charge de cette partie particulière d'un territoire angolais déchiré jusqu'en 2002 par 27 ans de guerre civile. "Nous regrettons que ce soit le bus du Togo qui a été pris pour cible, a pour sa part réagi Rodrigues Mingas, le secrétaire général du Flec, contacté par la chaîne Infosport. On est en guerre, tous les coups sont permis. L'Angola veut faire croire à une paix effective au Cabinda, mais la paix n'existe pas", a-t-il ajouté. Tout aussi alarmant, un communiqué de la formation séparatiste a indiqué que "cette opération commando n'est que le début d'une série d'actions ciblées qui va se poursuivre sans arrêt sur l'ensemble du territoire du Cabinda".
Le pire est donc à craindre tout au long des trois semaines de compétition, sans compter les répercussions que pourraient avoir cet événement sur les relations diplomatiques de l'Angola. Du côté de Lomé, la capitale du Togo, si l'annonce de cette fusillade a "consterné" la population locale selon des sources journalistiques, aucun communiqué officiel des autorités publiques n'était disponible vendredi soir. Ce qui n'était pas le cas à Paris. Dans un court message, le ministre français des Affaires étrangères a condamné "avec la plus grande fermeté" cette "agression criminelle". Bernard Kouchner a en outre appelé "les autorités des pays concernés (...) à tout mettre en oeuvre pour retrouver, arrêter et traduire devant la justice les auteurs de cette attaque".
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