23 août 2011 à 07:54
Crampons « aiguilles »
Elles sont seize. Âgées entre 16 et 25 ans, elles n'ont pas attendu la qualification de l'équipe de France de football féminin en demi-finale de la Coupe du Monde pour chausser les crampons.
Un amour du ballon rond qu'elles ont depuis toutes petites. « C'est mon père qui m'a donné le virus. Il a joué pendant quelques années au foot. Aujourd'hui, il nous arrive même de regarder les matches ensemble devant la télé », sourit Claire qui pratique ce sport depuis l'âge de 8 ans. Originaire d'Orthez, la jeune fille n'hésite pas à venir, jusqu'à trois fois par semaine, sur les pelouses du stade Darrigade, pour s'entraîner avec ses coéquipières. « C'est le prix pour jouer dans une équipe de bon niveau », explique Mélissa Hernandez qui va entraîner, pour la première fois, l'équipe de football féminin de la JAD. « On a même une fille qui vient chaque semaine du Gers. Bien sûr, il existe des équipes plus près de chez elles mais elles n'évoluent qu'à de petits niveaux. À Dax, nous sommes en Division d'Honneur », complète-t-elle.
Vainqueur de la dernière Coupe des Landes, l'équipe s'est également hissée en demi-finale de la Coupe d'Aquitaine. Un beau parcours que Mélissa et les dirigeants de la section football de la JAD souhaitent pérenniser. « Notre président Pascal Labéguerie n'a pas attendu la médiatisation de l'équipe de France pour nous soutenir. Nous sommes soutenues pour les résultats que nous obtenons. Nos dirigeants nous poussent à continuer et pourquoi pas viser le niveau au-dessus », espère la jeune Landaise de 25 ans.
À la différence de leurs partenaires masculins, trouver un club sérieux relève du parcours du combattant pour ces jeunes filles. Certaines équipes disparaissent aussi vite qu'elles ont été créées. « Il y a des filles qui n'aiment le foot que quand il fait beau. Mais quand il pleut, il n'y a plus personne », dénonce Mélissa. Pour la première fois dans l'histoire de la JAD, une femme sera aux commandes de la formation. Un parcours de longue haleine. « J'ai commencé toute seule et, aujourd'hui, j'entraîne une équipe », se réjouit-elle même si elle sait que les difficultés existent : C'est dur de coacher une équipe féminine. Une fille va plus facilement se braquer sur le terrain. Alors, il faut être plus souple et prendre des gants.
Depuis quelques jours, l'équipe a repris les séances de préparation physique. Au programme, footing et musculation afin de préparer la saison sans douleur.
Bonne chance à elles ; que vive et se développe le foot féminin qui donne une autre vision à ce sport encore trop « macho ».
Commentaires